Société
Voyager à l’étranger : pour les jeunes belges c’est encouragé, et pour les autres…
6 décembre 2018
© Amandine Kech
Je participe à un forum citoyen intitulé « Pour une migration solidaire ». Un homme sans-papiers vient tout juste d’exprimer les difficultés auxquelles il doit faire face au quotidien et la crainte avec laquelle il vit chaque jour, car il est considéré comme « illégal ». Son crime serait d’être venu en Belgique sans visa et il risque l’expulsion.
Au cours d’un atelier, deux animatrices nous replongent à présent dans les rêves de nos 20 ans. Constat : à l’âge de vingt ans, nous souhaitions tous prendre le large, et nous avons réalisé notre rêve. Mais ceux d’entre nous qui ne sont pas européens et qui sont issus d’Afrique du Nord, d’Afrique centrale ou du Moyen-Orient ont eu beaucoup de mal à réaliser ce rêve, voire cette nécessité.
Malaise et injustice
Une participante à l’atelier constate que nous, jeunes belges, sommes poussés à voyager. Il est de nos jours considéré comme « bon » de voyager car cela nous permet de mûrir, d’apprendre de nouvelles langues et de vivre de nouvelles expériences. Par contre, il semble que les jeunes issus de continents étrangers ne sont les bienvenus en Belgique qu’au cas où ils fuient la guerre, … et encore, pas toujours ! En effet, en Belgique, en 2017, le statut de réfugié a été accordé à 13.833 personnes par le Comité Général aux Réfugiés et aux Apatrides. Il s’agit de 50,7 % de décisions positives sur le total des demandes[1]. Mais cela veut dire que 49,3 % des dossiers restent sur le carreau !
Nous, les jeunes européens, nous pouvons voyager et aller travailler sur d’autres continents. Ça nous semble normal. Mais nous n’acceptons pas que des étrangers veuillent également découvrir nos terres.
Migrer : un instinct humain
Migrer est une condition de survie pour beaucoup de jeunes qui fuient la guerre. En entendant les témoignages de tous les jeunes qui participent à l’atelier, je me demande même si migrer ne serait pas un instinct humain. Rien à long terme ne peut empêcher la migration. La Terre est à tout le monde. Tant qu’il y aura de l’humanité, il y aura de la migration.
L’être humain, sans contact avec d’autres cultures, est tel une eau stagnante qui finit par moisir.
Lisa Stehling
[1] https://www.cgra.be
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