Société
Souhila : l'ensorceleuse du cuir
5 juillet 2017
© Bérénice Magloire
Simplicité. Rêveuse. Passionnée. Trois mots pour se décrire qu'a choisi Souhila, une artiste de 21 ans qui se forme à la maroquinerie.
Souhila, c’est une fille talentueuse que j’ai rencontré lors d’une formation en entrepreneuriat organisée par YouthStart en collaboration avec DUO for a JOB. Très vite, son talent saute aux yeux. De jolis mandalas complètent ses notes. Il est difficile de ne pas avoir les yeux attirés vers ses feuilles tant ses gribouillages ressemblent plus à des dessins.
Des mandalas ... inpsirés de la calligraphie arabe et de la culture hip hop
Elle n’en est pas à ses premières mandalas. Certains ornent les murs du Cercle des Etudiants Arabo-Européens de l'ULB (CEAE) ou décorent l'habitation de la cousine de sa mère. Elle puise son inspiration dans des livres sur l’Artisanat du Maghreb, sur la calligraphie, les graffitis, en allant à des expositions sur le hip hop arabe… Son identité visuelle se construit petit à petit, et ce, parfois de façon inconsciente.
En rhéto, pour son travail de fin d’études, Souhila avait choisi de présenter la calligraphie arabe. Passionnée par le sujet, elle avait poussé ses recherches jusqu’à se rendre à Paris afin de mieux comprendre les artistes graffeurs et la calligraphie. À la suite de cette expérience, elle s’est inscrite aux ateliers de calligraphie donnés à l’Espace Magh.
Après avoir essayé le graphisme, où elle ne sentait pas à l’aise avec l’utilisation trop rapide de l’ordinateur et le décalage entre les consignes et ses envies, elle décide de se tourner vers la calligraphie et la langue arabe en s’inscrivant à l’ULB dans la section Langues et Littératures orientales. Ces deux premiers choix d’études étaient surtout un bon compromis entre son intérêt pour l’art et la volonté de ses parents de voir leur fille obtenir un diplôme de « sécurité ».
De la calligraphie vers la maroquinerie
Bien qu'elle ait trouvé ses études interessantes, Souhila à vite ressenti « le besoin de travailler manuellement ». Après avoir visionné un documentaire sur les ateliers Hermès, elle s'informe plus en profondeur sur les cours de maroquinerie. Après deux ans passés sur les bancs de l'ULB, Souhila se lance pleinement dans une nouvelle aventure qui lui convient mieux.
Le projet qu’elle a choisi de présenter durant la formation d’entrepreneuriat portait d’ailleurs sur la création d’un atelier de maroquinerie. Le principe étant de récupérer les anciens cuirs, qui ont un pouvoir affectif très fort, et de les transformer en accessoires de mode selon les envies du client. On attend avec impatience l’éclosion de l’atelier Hayatania !
Les prochaines étapes
Grâce à son duo formé dans le cadre de DUO for a JOB, Souhila a dégotté un stage dans un grand atelier de sacs de luxe. Il lui reste encore deux ans pour finir sa formation de maroquinerie.
Elle ne regrette pas ses décisions précédentes, que du contraire grâce aux rencontres et aux échanges, elle est arrivée à bon port. Une des rencontres ayant joué un rôle important fut celle avec le Cercle des Etudiants Arabo-Européens (CEAE) qui, en lui faisant confiance en l’invitant à des événements sur la calligraphie et le henné, l’a conduite à créer sa page
Facebook https://www.facebook.com/SouhilaArtwork/ et y exposer ses réalisations.
Pour en savoir plus sur DUO for a JOB et son programme de mentoring intergénérationnel : www.duoforajob.be
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