Société
Mon origine, mon étiquette ?
7 décembre 2018
© Valentin Dellieu
Lorsqu’il lui est difficile de comprendre la situation dans laquelle il se trouve, l’humain crée des catégories et pose des étiquettes qui lui permettent de mieux appréhender la complexité du monde. Cette tendance à catégoriser se retrouve aussi appliquée aux migrants, et principalement lorsque les populations migrent des pays du Sud vers les pays du Nord.
Effectivement, pour des motifs de loisir ou d’études, une personne issue d’un pays “industrialisé” n’aura pas de difficultés à quitter son pays pour la destination de son choix. On peut alors questionner les procédures complexes auxquelles sont confrontées d’autres personnes cherchant à fuir leur pays, pays dans lequel elles se sentent en insécurité.
On peut interroger également cette politique migratoire qui oblige les migrants à justifier les raisons de leur départ pour les placer dans une case : migrant, demandeur d’asile, sans papiers, réfugié, réfugié politique, réfugié climatique, etc. Des mots qui ne reflètent pas la complexité des causes de la migration. Les nations d’accueil en arrivent à considérer le malheur comme une faute et la pauvreté comme une maladie. Elles se défendent, ces nations, avec de belles paroles comme “Aide au développement” et “Coopération internationale” en clamant que des milliards de dollars sont généreusement alloués aux “Pays du Sud”,et en oubliant de préciser que ce sont justement ces pays qui les maintiennent au sommet, en renvoyant le double par an en retour, selon les calculs d’Eurodad, relayés par le CNCD.11.11. En 2012, 1.078 milliards de dollars sont entrés dans les pays en développement et 2.242 milliards de dollars ont pris le chemin inverse, des pays en développement vers les pays industrialisés, notamment via les transferts des migrants qui travaillent au Nord et renvoient de l’argent à leur famille[1] .
Quelle est la responsabilité de chacun dans le maintien d’un système inégalitaire ? Beaucoup de jeunes se posent des questions mais referment aussi rapidement les yeux face à une problématique devant laquelle on se sent, parfois, petit et impuissant. Alors, pour ouvrir les yeux et surtout, les garder ouverts, il existe plusieurs solutions, à commencer par une réelle connaissance de la situation.
Quelques pistes pour s’informer :
S’engager :
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Ces démarches marquent le début de la solidarité car le changement prend du temps. L'objectif est d’aller vers un système plus juste, plus solidaire et plus égalitaire, qui ne nie pas la complexité du parcours de chacun. Un système où chaque personne peut être reconnue dans son besoin et/ou sa nécessité de changement. Et où chacun peut être entendu et accueilli sans jugement.
Manon Marchand
[1] "Quand les pays du Sud perçoivent un euro du Nord, ils en paient deux" - https://www.cncd.be/Quand-les-pays-du-sud-percoivent
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