Nord/Sud
Lily et Anna-Lou, âgées de 8 ans, rencontrent Serge, membre de la Caravane des Migrants Sans-Papiers
15 mai 2017
© Elodie Kempenear
Lily et Anna-Lou, élèves de l'Autre Ecole d'Auderghem, ont rencontré Serge Bagamboula dans le cadre du Village Associatif « Les migrants sont aussi des parents et des enfants ». Toutes les deux « journalistes d'un jour », elles souhaitaient en savoir plus sur le parcours de Serge et ses difficultés en Belgique.
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Bonjour ! Je m’appelle Anna-Lou, et moi je m’appelle Lily, on va vous poser des questions sur la migration. Comment vous appelez-vous et d’où venez-vous ?
Je m’appelle Serge Bagamboula. Je viens du Congo-Brazzaville. Je suis Brazzavillois.
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Quel est votre parcours migratoire ?
J’ai un parcours migratoire très sinueux. J’étais venu ici en 2009 pour étudier à l’Université Libre de Bruxelles. J’ai fait deux ans pour obtenir un master en sciences de la population et du développement. Toute ma famille est ici. Ma mère est ici, mes sœurs, mes neveux sont ici. Elles étaient venues les premières, je les ai suivies parce qu’elles voulaient que je vienne les visiter. J’ai pensé faire des études pour gagner quelque chose. J’avais l’intention de repartir mais malheureusement, je suis tombé malade et depuis lors je suis soigné ici parce que si je repars dans mon pays, ce sera difficile. Je suis diabétique, je me fais piquer 4 fois par jour. Dans mon pays, c’est difficile de suivre ce traitement.
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Est-ce que votre parcours a été long ?
Pour l’instant je peux dire qu’il est long puisque je suis un sans-papiers et j’ai perdu le titre de séjour. J’avais un séjour étudiant, j’ai perdu mes papiers. J’ai un dossier à l’Office des Etrangers qu’on appelle 9ter[1] et je n’ai pas de réponse. Donc j’attends mais il n’y a pas de suite, la vie devient difficile. Je ne sais pas faire des activités parce que je n’ai pas de titre de séjour.
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Est-ce que ce parcours a été difficile ?
Oui, le parcours est difficile quand vous n’avez pas de papiers. Vous ne pouvez pas faire d’activités, vous ne pouvez pas travailler, vous ne pouvez pas vous soigner convenablement. On vous donne l’aide médicale urgente mais c’est un chemin de croix, c’est difficile à vous expliquer mais pour nous qui vivons ça, c’est très difficile. Je ne peux pas louer une maison. Je ne peux rien acheter parce que je n’ai pas d’argent. Je suis obligé de travailler au noir et je ne sais pas subvenir aux besoins de ma famille et de mes enfants, parce que j’ai aussi des enfants qui vont à l’école, qui sont à l’université et je ne sais pas répondre à leurs besoins. Mon statut ne me le permet pas. C’est très difficile. Ma vie est entre parenthèses. Il faudrait que la parenthèse s’ouvre pour que j’aie des papiers et que je puisse travailler, que je puisse gagner ma vie convenablement.
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Merci, au revoir !
Journalistes : Lily Schoeibi et Ana-Lou Fiorini
Appui volontaire chez Magma pour la publication de l’article : Elodie Kempenaer, Yvonne Clément, Arnaud Moureau, Bérénice Magloire.
Pour en savoir plus : La Caravane des Migrants Sans papiers
Projet: Les migrants sont aussi des parents et des enfants
Organisation: asbl Mediel et Les Jeunesses scientifiques
Partenaire journalisme citoyen : Magma asbl
[1] Demande de régularisation médicale (demande d'autorisation de séjour de plus de trois mois pour motifs médicaux sur base de l'article 9ter de la loi du 15 décembre 1980)
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