Culture
Betty, coordinatrice des projets de la Maison de quartier Buurtwerk Chambéry
5 juin 2013
© Photo prise par Vanessa Kabuta
Rue Chambéry 24-26 à Etterbeek, près du quartier connu de la Chasse, on trouve la maison "Buurtwerk Chambéry". Située dans un lieu très diversifié, où se côtoient les populations pauvres et riches, jeunes et plus âgées, ainsi que différentes cultures, l'objectif principal de la maison Chambéry est de renforcer la cohésion sociale au sein du quartier et d'améliorer les conditions de vie des habitants.
Fin avril 2013, Betty D’Haenens accepte de me consacrer du temps pour une interview. Elle est responsable de la coordination globale des différents projets de la Maison de quartier Chambéry. Convaincue que la solidarité est primordiale pour nos sociétés, Betty me parle de son travail avec beaucoup d’engouement… Un article de Vanessa Kabuta.
Betty, qu’est-ce qui vous plaît tant dans votre métier ?
Je reste convaincue que ce type de projets positifs amenés dans les quartiers changent les mentalités et cassent les préjugés dont certains peuvent être victimes. Notre maison de quartier Chambéry a un rôle important à jouer sur ce plan.
La valeur ajoutée de notre Maison réside dans le fait que nous travaillons avec plusieurs publics : enfants, adolescents, adultes, seniors, personnes non formées. Nous faisons un travail intergénérationnel, interculturel mais aussi entre classes sociales. C’est primordial, selon moi. Quand on observe le public qui se rend au restaurant social, on voit un public très varié. Certains ne connaissent pas de problèmes financiers mais peuvent être « pauvres » en terme relationnel. Ils se sentent seuls. La pauvreté prend différentes formes. Ce n’est pas toujours évident mais un mélange se fait car tout le monde peut avoir accès au restaurant social.
Je voudrais ajouter qu’on travaille avec bon nombre de bénévoles. Un réseau d’une trentaine de bénévoles (jeunes chômeurs, personnes âgées, anciens sans abris, tous faisant partie du quartier) se consacre au restaurant social. Chaque jour, 10 personnes travaillent à la logistique du restaurant (mise en place, vaisselles, ...).
Lorsque ces personnes entrent pour la première fois dans le restaurant, la raison principale est liée à un besoin d’aide et de nourriture. Ensuite, un esprit d’ « empowerment » se développe au sein de ces personnes. Ces personnes ne veulent plus être demandeurs mais veulent se sentir utiles et aider la Maison Chambéry dans les différents projets qu’elle met en œuvre. Ce sont ces aspects-là qui me motivent le plus dans mon métier. Je travaille ici depuis près de 20 ans et je reste fascinée par ce type de situations où la personne prend conscience de ce qu’elle est capable de réaliser pour et au sein de la société dans laquelle elle vit. Redonner la force aux gens de continuer leur vie et de parcourir leur chemin me donne une grande satisfaction !
Certes, c’est un travail très dur mais à chaque fois, j’obtiens un retour formidable. Les échanges avec des gens d’une dizaine de cultures différentes sont une énorme richesse au sein de notre maison de quartier. Au fil du temps, un changement s’opère car les contrats d’emplois dits « articles 60 » et les « PTP » ne durent que deux ans. Ce qui apporte de nouveaux points de vue et d’autres horizons.
Le travail en collaboration avec les autres partenaires est une véritable richesse. Parler de ces projets de quartier est important pour contrecarrer tout ce qui peut se dire négativement dans les médias. En tant que néerlandophone, j’estime que le travail avec les autres communautés est primordial. La plupart de nos subventions vient de la Communauté flamande mais on continue à s’adresser aux instances supérieures pour faciliter le travail et les demandes au sein des différentes communautés de la Région de Bruxelles-Capitale. Un de nos projets introduit auprès de la Commission Communautaire française-COCOF a été accepté. J’espère que d’ici cinq ans, les deux grandes communautés de la Région bruxelloise auront réfléchi au travail à faire ensemble, voire sur l’éventuelle installation du bicommunautaire dans de nombreuses matières. Cela faciliterait le travail que nous faisons sur le terrain… On doit réfléchir à ce qui est important pour les habitants !
-
23 novembre 2024
Représentation Balle Perdue - Anderlecht
La troupe Magma vous invite à sa première création de théâtre-Action : « Balle perdue » ! Une pièce qui questionne l’injustice des violences policières, nourrissant la réflexion et proposant des pistes d’action.
-
Le tag comme forme d'expression d'engagement social et politique
En marge de toutes règles plus ou moins académiques ou commerciales, le graff est un univers codifié et bien plus complexe qu'un simple acte provocateur. C'est également un monde extrêmement clos, où il est difficile d'entrer en contact avec les graffeurs dès lors que l'on n'est pas du milieu. Méfiants pour la plupart, ils préfèrent rester dans l'anonymat la plus total.
-
Karim : « Une image, c'est un instant. Pourtant, avec une série de photographies, on peut expliquer des luttes sociales qui perdurent… »
Ouvrier dans un hôpital depuis une dizaine d'années, Karim Brikci-Nigassa s'inscrit dans la lutte contre les inégalités et l'injustice sociale, par le biais de la photographie. De la révolte des Chemises rouges en Thaïlande, au combat des sans-papiers afghans en Belgique, en passant par la marche des mineurs en Asturies, Karim rebondit sur de nombreux sujets sociaux et décortique chaque situation politique. En 2011, il fonde, avec d'autres passionnés de l'image, le Collectif Krasnyi. Un moyen pour lui de traiter l'information autrement et de relayer les luttes sociales…
-
Benoît : « Le break dance, c'est le respect de l'autre »
A 24 ans, Benoît Callens a une vie déjà bien remplie : parallèlement à ses études universitaires en gestion, le jeune Mouscronnois s'est adonné à sa passion qu'est le break dance. Apparemment paradoxal, ce choix est en réalité le fruit d'une mûre réflexion et absolument pas dénué de bon sens. Aujourd'hui, il s'entraîne toujours avec son crew (comprenez : son groupe), les « Univers City Breakers », dont le nom est un petit clin d'œil à la cité universitaire de Louvain-la-Neuve où le breaker de talent a passé les six dernières années de sa vie.