Convictions
Frédéric : la pratique du bouddhisme a changé sa vie
29 octobre 2015
© Photo fournie par Frédéric
Tous les chemins mènent à Rome, selon l'expression bien connue. Mais saviez-vous qu'ils peuvent aussi vous mener jusqu'en Inde ? C'est ce qui est arrivé à Frédéric. Depuis près de 2 ans, il anime des séances de méditation dans le cadre de l'asbl "Voies de l'Orient", laquelle regroupe des chrétiens et des bouddhistes, engagés dans le dialogue et l'échange de leurs traditions spirituelles.
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m'appelle Frédéric Menalda, j'ai 38 ans. Dans la vie, j'exerce la profession d'architecte d'intérieur. Sinon, cela fait plus de 4 ans que je pratique le bouddhisme, et près de 2 ans que j'anime des séances de méditation.
Parle-moi un peu plus de ta foi. Pour toi, que signifie être bouddhiste ?
Tout d'abord, il faut commencer par dire que le bouddhisme n'est pas une religion au sens de notre compréhension occidentale. Il ne s'agit pas du tout de se soumettre à une transcendance, et encore moins d'adhérer à une croyance.
Le bouddhisme est une religion non-théiste basée sur l'enseignement d'un homme qui, à force de méditation, a réussi à atteindre le stade ultime de l'Eveil[1]. Le but de tous ses adeptes est d'atteindre ce stade de pleine conscience à l'aide d'exercices qui nous permettent de vérifier directement, par nous-même, la véracité de ses enseignements.
L'accent est donc mis sur l'expérience personnelle. D'ailleurs, dans le bouddhisme, il y a trois niveaux de sagesse. Et le niveau le plus élevé est la sagesse qui vient par la méditation qui nous permet d'acquérir une connaissance profonde et irecte de la réalité.Comme le disait Thich Nhat Hanh, un sage oriental : "la méditation n'est pas une évasion, mais une rencontre sereine avec la réalité".
Comment as-tu découvert le bouddhisme ?
Au départ, je viens plutôt d'une famille catholique non-pratiquante. Même si j'ai été baptisé, mes parents n'avaient pas l'habitude de m'emmener à la messe. En tous les cas, j'étais bien éloigné de toutes considérations spirituelles.
Il y a quelques années, j'ai traversé une très mauvaise passe. Pour parler franchement, j'ai touché le fond. Je suis tombé dans une forme de dépression chronique qui m'a fait passer par les pires excès, notamment la drogue. Je ne savais plus du tout où j'en étais dans la vie.
Un beau jour, je ne sais pas ce qui m'a pris, je me suis mis en tête d'assister à une séance de méditation. Quelle ne fût pas ma surprise à l'ouverture des portes du dojo. En effet, je tombe nez-à-nez avec un de mes anciens compagnon de perdition devenu ...moine zen.
C'était le signe que j'attendais. Après plusieurs séances, j'ai fini par ressentir les bienfaits de la méditation dans ma vie de tous les jours. Et comme je ne sais pas faire les choses à moitié, je me suis lancé complètement dans cette aventure. Après avoir essayé plusieurs traditions, j'ai finalement opté pour le Triratna, qui est une forme de bouddhisme plus adaptée au monde moderne. Je suis même allé en Inde pendant un mois sur les traces du Bouddha et à la rencontre des membres du Triratna qui est très actif là-bas, notamment auprès des intouchables qui se convertissent au bouddhisme afin d'échapper au système des castes.
Qu'est-ce que cela a changé dans ta vie ?
Absolument tout. D'abord, j'ai l'impression que je m'assume beaucoup plus. Dans le bouddhisme, il n'y a pas de sentiment de culpabilité. On insiste beaucoup plus sur l'autonomie.
Ensuite, je peux dire que j'appréhende la vie de manière plus positive. Mon état d'esprit est devenu complètement différent. Peut-être qu'à force de méditer et de regarder vers l'intérieur de soi, on acquiert le calme et la sérénité.
Un message pour ceux qui liront cet entretien ? Que peut apporter ton expérience à la mixité culturelle ?
Personnellement, je pense que le fait d'approfondir sa vie spirituelle est une bonne manière de s'ouvrir à soi. Et s'ouvrir à soi est le meilleur moyen que je connaisse pour pouvoir s'ouvrir aux autres. En ce qui me concerne par exemple, j'ai grandi en cultivant un sentiment assez hostile vis-à-vis de la religion catholique. Aujourd'hui, je me surprends moi-même à apprécier certains éléments de cette spiritualité.
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