Une femme tout-terrain

Militante depuis quelques années, Anne-Sophie Dupont étudie les sciences politiques à Namur, puis poursuit par un master à Bruxelles en relations internationales. Cette discipline est trop théorique à son goût. Elle se lance ensuite dans un voyage en Amérique Latine. Elle pose ses valises pour 6 mois au Chiapas, au sud du Mexique, où elle s'engage en tant que volontaire dans une «école-ferme » pour personnes handicapées.

 

'' Ensuite, j’ai été volontaire dans plusieurs associations et notamment avec l’asbl Quinoa. Je suis encore partie en Amérique Latine. Je suis revenue en Belgique et j’ai fait des animations au musée Belvue, je faisais ce job en même temps que je travaillais au Samusocial. Je me suis rapprochée des milieux activistes, surtout proche de la COP21, la conférence internationale sur le climat, j’ai participé à des actions à Paris et à Bruxelles. Récemment, je me suis mobilisée contre le traité de libre-échange transatlantique et pour les droits des femmes.''

Son métier : lutter pour le droit au logement

Aujourd'hui, Anne-Sophie puise son inspiration dans la “Plataforma de los afectados por la hypoteca (PAH)”, la Plate-forme des victimes du crédit hypothécaire, un mouvement qui se révolte contre les expulsions immobilières en Espagne. Une de ses anciennes porte-parole, Ada Colau, est désormais la maire de Barcelone.

Anne-Sophie nous parle de son métier de chargée de projet au Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l'Habitat (RBDH), un boulot qu’elle aime :

 ''Ce métier est important à mes yeux, même si j’ai parfois quelques  frustrations par rapport à la structure dans laquelle je travaille. Le RBDH  travaille avec une cinquantaine d’associations et milite notamment pour la construction de logements sociaux. Parce qu’une fois qu’ils sont construits, ils restent publics et accessibles.''

Le RBDH est une association bilingue qui unit 52 associations partenaires et se mobilise pour le droit à l'habitat et un accès abordable au logement.

L'association légitime sa position grâce à la rédaction d'articles et d’analyses. Les textes de plaidoyer et les propositions d’amendements de lois sont envoyés aux responsables politiques. Le RBDH a déjà fait aussi un travail de repérage des logements vides. Laisser un logement vide est une infraction. Des taxes ainsi qu’une amende sont imposées aux propriétaires après 12 mois d'inhabitation.

'' On collait des stickers sur les portes des logements vides pour les rendre visibles.  On a un agrément pour signaler des logements vides (porter plainte) et faire des actions en cessation, pour faire cesser l’infraction. Le logement vide doit être mis sur le marché  locatif pour qu’il puisse être occupé. On peut aussi attaquer le propriétaire, pour qu’il fasse de travaux et qu’il trouve des locataires.''

L'avenir du logement en Belgique

Anne-Sophie explique que la crise du logement va s'aggraver. En plus du public plus précarisé, cette crise touchera de plus en plus la classe moyenne. Or, 50 % des Bruxellois entrent dans les conditions pour l'accès au logement social.

 

'' Je pense qu’on peut accélérer la mobilisation. Toutes les mobilisations, par exemple celle sur le climat, viennent de quelque part. Elles démarrent notamment grâce à la sensibilisation réalisée par les asbl. Dans le secteur du logement, il n’y a pas suffisamment de sensibilisation du grand public. Je pense qu’il faut plus de sensibilisation du grand public sur les droits quant à l’accès au logement. Plus d’informations, ça donne plus de pouvoir. ''

Quant aux squats, plusieurs associations, comme le RBDH, se sont mobilisées contre la loi qui les criminalise en introduisant un recours en annulation à la Cour Constitutionnelle.

Sources:

Le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l'Habitat, www.rbdh-bbrow.be

Qui est Ada Colau, la nouvelle maire de Barcelone?, www.elle.fr/Societe/News/Qui-est-Ada-Colau la-nouvelle-maire-de-Barcelone-2953948, Amandine Seguin

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