Société

Bons baisers de Casa Ponton

9 mai 2019 - par Youness Souhilem

Quand il s’agit d’exprimer son opinion sur le racisme, Youness n’a pas sa langue en poche. Et c’est tant mieux ! Depuis le café Casa Ponton à Liège, Youness envoie son “billet d’humeur” !

Bonjour, je m’appelle Youness, j’ai 25 ans. Je suis né à l’hôpital de la Citadelle, je suis un pur produit liégeois. Aujourd’hui, je vous présente une des idées que j’ai eues sur le racisme : les racistes et les petits enfants, ils ont beaucoup de points en commun.

Ils sont très égoïstes ! Je vous parle des tout petits enfants qui ont 2 ou 3 ans, ils ne veulent pas prêter leur doudou : “c’est le mien, c’est mon jouet…!”. Et, les racistes, c’est la même chose “c’est mon pays, non je veux pas le prêter !”.

Ils sont aussi très innocents, je trouve… Ils croient beaucoup à tout ce qu’on leur dit. On va leur dire, “la Belgique est endettée à cause des immigrés”… les racistes vont y croire ! Alors que tout le monde sait qu’en fait les immigrés rapportent plus d’argent que ce qu’ils coûtent à la Belgique. Si la Belgique est endettée, ce n’est pas à cause des immigrés.

Si vous avez envie de savoir à quel point quelqu’un de raciste est inno- cent et crédule : faites une expérience, montrez-lui un immigré et dites : “Oh, je n’aurais pas aimé ce qu’il a dit sur ta mère !”. Et, je suis sûr qu’il réagit au quart de tour comme un adolescent ou comme un petit enfant ! Comme si, en lui, il avait des choses qui n’ont pas été réglées, des frustrations. C’est au mot frustration que je pense quand je vois la tête de certains politiciens comme Marine Le Pen ou Viktor Orban !

Comme les enfants, les racistes ont besoin d’éducation, quoi ! Ils ont peur. Ils ont besoin comme les enfants qu’on les éduque et qu’on leur dise “non : ça ce n’est pas bien !”

Ils sont inconscients, ils ne se rendent pas compte qu’ils font du mal aux gens autour d’eux. Ils répètent : “Reste dans ton pays, c’est mieux pour toi !” Et même si on leur répond “Mais c’est la guerre dans mon pays ! Je veux venir habiter à côté de chez toi, créer un petit supermarché et que mes enfants jouent avec les tiens plutôt que mourir dans mon pays” ils répondront : “Ben non, c’est mieux que tu crèves dans ton pays !”

Tout comme les enfants, je pense surtout que ce dont ils ont besoin, les racistes, c’est d’amour ! Ils ont besoin qu’on leur donne des bisous, et qu’on les rassure, qu’on les aime. Parce que quand tu as un problème avec les autres, c’est que tu as déjà un problème avec toi. Si tu es bien avec toi-même, tu ne vas pas embêter les autres.

Je conclus donc ce petit billet d’humeur, en vous disant que, si vous êtes raciste, si vous ne m’aimez pas… Ben, c’est pas grave, je vous aime quand même, et je vous fais des gros bisous. Et ce n’est pas grave, ensemble on s’en sortira, gros bisous ! Je vous aime, vraiment !


Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Promotion de la Citoyenneté et de l’Interculturalité – 2019.