Nord/Sud

Jonathan Vigne, 25 ans, organisateur de Repair Café

21 avril 2016

© Chris Mashini

Selon l'agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), 90% des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), lesquels contiennent des matières toxiques, ne sont pas recyclés et finissent soit à la maison soit dans l'incinérateur. Conséquence ? Augmentation de la pollution de l'air et risques accrus de cancers. Quel monde allons-nous laisser aux générations futures ? Dans le cadre de ce numéro consacré aux projets alternatifs, nous avons rencontré Jonathan Vigne. Cet entretien nous a convaincus d'une chose : la relève est assurée.

Un parcours scolaire et professionnel réussi

Jonathan grandit à Arlon, mais décide de faire ses études d’ingénieur en science des matériaux à l’ULB (Université Libre de Bruxelles). Comme beaucoup d’autres étudiants, il s’inscrit au cercle de sa section,le cercle polytechnique, histoire de s’intégrer plus facilement et de rencontrer de nouvelles personnes. Il y restera finalement 5 ans en tant qu’administrateur délégué.  

En 2015, lors de sa dernière année en tant qu’étudiant, il effectue un stage au sein du service environnement et mobilité de l’ULB. La chef de service lui confie alors la tâche d’organiser le premier Repair Café sur le campus de l'université.

Repair Café, un concept innovant

Ordinateurs trop vieux, smart phones défectueux, batteries usagées. Les déchets d’équipements électriques et électroniques, représentent la plus grosse part de déchets produits par les sociétés industrialisées. Ce phénomène est aggravé par l’obsolescence programmée, qui réduit la durée de vie de nos appareils, et qui nous pousse à en acheter de nouveaux. Que faire de tout ce matériel ?

En 2009, un nouveau concept est né à Amsterdam : le Repair Café. Le principe est simple : organiser une rencontre tous les mois où vous pouvez venir gratuitement faire réparer votre matériel électronique, électrique, recoudre des vêtements, ou réparer une bicyclette. L’objectif est triple : favoriser l’économie circulaire ; lutter contre le gaspillage ; apprendre aux gens à réparer leur matériel. 

Dans le Repair Café organisé à l’ULB, le public auquel s’adresse ces rencontres a lui aussi plusieurs visages. D’un côté, les étudiants, qui peuvent ainsi faire valoir leurs compétences. De l’autre côté, le voisinage, qui peut constater que les jeunes sont capables de faire autre chose que boire de la bière et qu'ils s’investissent dans des initiatives citoyennes et constructives.

Un défi pour l’avenir

Même si l’événement rencontre un succès mitigé auprès des étudiants, Jonathan est agréablement surpris par la réaction des voisins : « Au début, ils étaient un peu méfiants, mais maintenant, ce sont les premiers à nous demander quand on organise la prochaine rencontre. » Sans oublier son épanouissement personnel : « Je ne fais désormais plus ça pour mon boulot, mais le fait d'être bénévole m'apporte beaucoup. »

Le Repair café, ce n'est pas seulement un projet alternatif, c'est un concept qui offre une alternative aux dictats de la société de consommation.