Convictions

La politique, inutile ? Barbante ? Jérôme, président des Jeunes FDF, nous dit le contraire !

23 mai 2014

Marqué par son vécu des discriminations des francophones en périphérie bruxelloise, Jérôme de Mot est aujourd'hui président des Jeunes FDF. A 31 ans, son agenda semble bien chargé ! Collaborateur parlementaire, président de la section FDF d'Uccle, suppléant au conseil du CPAS ucclois… Il se présente aux élections régionales bruxelloises. La politique belge est parfois décrite comme inopérante, incompréhensible voire assommante. Alors, pourquoi et comment Jérôme s'engage-t-il ?

Choqué par son expérience des discriminations à Kraainem 

L’engagement de Jérôme en faveur de la défense du droit des minorités en Belgique, et particulièrement de la minorité francophone en périphérie bruxelloise, trouve son origine dans son vécu des discriminations à Kraainem, une commune à facilités.  « Quand tu demandes à recevoir des documents officiels écrits en français, même si tu fais ta demande en néerlandais, tu ne les reçois finalement pas dans ta langue.  Des jeunes ne peuvent pas acheter une maison parce qu’ils sont francophones  … Un bourgmestre élu par 80 % de la population n’est pas nommé ! La plaque de ta rue est taguée pour ne pas être dans les deux langues… C’est un climat difficile !  Attention, il faut faire une différence entre les flamingants et le monde politique, mais ce climat difficile est dû à certaines positions du gouvernement flamand vis-à-vis des communes à facilités. »

Durant ses études à Gand, Jérôme constate une différence de point de vue avec  d’autres étudiants flamands : « Je  discutais en néerlandais de ces positions et j’ai parfois été sidéré : je me rendais compte que nos visions n’étaient pas du tout les mêmes : c’était le droit du citoyen contre le droit du sol. En tant que démocrate,  j’ai du mal à comprendre ce droit du sol au 21 ème siècle. » Ces expériences alimenteront son intérêt pour le combat du FDF, le parti des  Fédéralistes Démocrates Francophones.

S’investir dans une jeunesse politique pour changer les choses

Quand il termine ses études en 2007, Jérôme doit choisir entre deux offres d’emplois : la première dans le secteur privé et la seconde dans le secteur public. Son intérêt pour la chose publique le pousse à accepter un emploi au Service Public Finances : « Ce n’est pas de la politique en tant que telle mais c’est un service public. J’avais déjà l’idée d’offrir un service au public et de travailler pour l’Etat ». Il devient ensuite porte-parole du secrétaire d’Etat attaché au Ministère des Finances, ce qui l’amène à rencontrer le président des Jeunes FDF de l’époque, lequel l’invite aux actions de cette organisation.

Les Jeunes FDF sont une organisation de jeunesse reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, comme le sont «  Le mouvement des jeunes socialistes » ou « Ecolo J ». Ces organisations sont indépendantes mais soutiennent les mêmes valeurs que le parti auquel elles font référence. Elles forment les jeunes à être des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires. Les Jeunes FDF sensibilisent les jeunes à la politique, en  organisant par exemple des débats politiques avec les autres organisations de jeunesse politique dans les écoles. Il s’agit d’intéresser les jeunes à la politique via la culture au cours de café-concert ou de ciné-débat ou via le sport lors des 20km de Bruxelles par exemple…

D’action en action, Jérôme s’investit de plus en plus chez les Jeunes FDF. Il prend particulièrement conscience à cette époque que la politique, au sens des choix de société, se retrouve dans tous les domaines. Les mesures politiques ont un poids et des implications concrètes sur notre vie quotidienne. Au vu de son parcours personnel, il y voit son moyen de changer les choses. C’est donc une suite logique pour lui que de prendre sa carte de parti. « Je voulais m’investir plus dans l’organisation de jeunesse. Je suis devenu secrétaire politique adjoint. Cela voulait dire réaliser la communication de l’association, participer aux actions sur le terrain, mettre en place des synergies entre les sections. Et Jérôme veut toujours s’engager plus, afin « d’apporter sa pierre à l’édifice », comme il le dit lui-même. En 2013, il est élu Président des jeunes FDF. Cet engagement le forme à la gestion d’une asbl, mais c’est surtout la rencontre des différentes réalités des jeunes qui lui apporte beaucoup. 

Rappeler les priorités des jeunes pour faire progresser la société et le parti lui-même

Les priorités des Jeunes FDF sont  notamment l’emploi des jeunes et la mobilité. En termes de propositions, cela veut dire par exemple soutenir l’organisation des journées « emploi » dans les écoles ou travailler à une ligne de métro sur l’axe Nord-Sud à Bruxelles.  Comment Jérôme s’y prend-il pour se faire entendre au sein de son parti ?

« Je ne suis pas entendu sur toutes mes propositions mais … les débats sont organisés de manière assez démocratique en interne : le président des jeunes FDF est invité au bureau politique du parti et peut donc s’y exprimer et faire entendre sa voix. Mes prédécesseurs y ont beaucoup travaillé. C’est un travail quotidien de venir au bureau avec des propositions.  On n’est pas encore assez entendu, notamment dans la composition des listes électorales : il faut que les jeunes soient mis à des places plus visibles.  Cela montre que les jeunes sont là et qu’ils ont des propositions, qu’ils sont sur le terrain !

Jérôme soutient les jeunes à s’investir en politique. S’ils ne le font pas, ce sont uniquement des personnes plus âgées qui vont faire des choix de société et ceux-là ne s’intéressent pas toujours aux préoccupations des jeunes. « Heureusement, il y a des jeunes qui s’investissent dans tous les partis démocratiques pour taper du poing sur la table et rappeler les priorités de la jeunesse! »

Á travers le parcours de Jérôme, on comprend comment la voie politique est un véritable champ d’action pour ceux qui veulent s’y intéresser - et mieux encore - s’y investir. On peut se réjouir d’être toutes et tous représentés dans les partis, peu importe notre âge, que nous ayons 20 ou 75 ans ! Le témoignage de Jérôme nous invite ainsi à refuser le lieu commun «  tous pourris » à l’égard des représentants politiques.  Si nous souhaitons la mise en place de mesures déterminantes pour les jeunes, intéressons-nous aux programmes politiques afin de poser un choix délibéré ce 25 mai 2014!